Oh ! Si longue que le
navire se mutine,
Si longue qu'elle les
emmène en Argentine...
Bien finies, les mines
d'or du roi Salomon !
S'offre à eux carrière
de bandits patagons !
Avec Butch Cassidy, Etta
Place et le Kid,
puisque certains destins
sont peuplés d'homicides...
Et l'hacienda des New
Berry, dix-neuf cent six,
des souvenirs en
chapelets, comme saucisses...
L'année suivante,
Corto revient traîner en
Italie,
Passe à Ancôme,
y rencontre un portier de
nuit
qui s'impatiente,
monsieur Joseph
Djougatchvili,
purge et pogroms,
révolutions en Géorgie.
Puis il retournera
vers la belle Argentine,
y retrouver London
pour quelques peccadilles,
Et quelques mots de là,
en route vers la Chine,
Hong Kong au nom qui sonne
comme un cœur qui
frétille.
Dix-neuf cent neuf,
le cœur d'Hong Kong,
comme un chez soi,
et du sang neuf,
et Wee-Lee Song,
le bel émoi !
Qui ne connaît le grand
amour inabouti,
le fantôme des symphonies
inachevées,
ne peut saisir ce qui
fissure un cœur épris
d'une lézarde inouïe,
d'insuturables plaies.
Wee-Lee Song...
Un nom d'une chanson, ou
celui d'une musique,
Que l'on entend dans les
matins de papillons
ou les jeudis après-midi
de fleurs ludiques,
sauvages, et dont on ne
peut oublier le nom...
On n'oublie rien
d'ailleurs ! On vit avec ou sans,
ces demoiselles ont eu
peur
de chercher à vivre
vraiment,
et ne laissent en sang que
ceux qui ont un cœur.
Lorsque tout sombre à
l'illogisme,
lorsque ce qui doit être
ne se produit pas,
on s'affranchit de ces
violents misonéismes,
on fait le choix, on coupe
court et l'on s'en va...
C'est ainsi que l'on
retrouve, en dix neuf cent dix,
Corto, commandant en
second du Bostonian,
disculpant à l'aide de
quelques indices,
le journaliste John Reed,
d'un meurtre humiliant.
Ridicule, son pacha le
fait congédier,
l'inscrit sur la liste
noire des capitaines,
le faisant sombrer dans la
clandestinité,
en laissant quelques
temps, quelque trace incertaine.
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